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III-Et puis on s'est trouvé motorisés...

A treize ans, mon père m'a filé une mob qui pourrissait dans une étable. Une magnifique motobécane orange avec les sacoches. Je me rappelle des premières pétarades et du nuage de fuméé bleu autour de moi (KOF! KOF!) lorsqu'on a enfin réussi à la faire partir.

 P'tain le pieds. Je roulais en pleins champs, admitant les petits carrés du pneu avant qui défilaient en tressautant sur les bosses. J'me croyais Steeve Mac Queen dans la Grande Evasion !

 J'imaginais toujours pleins de gonzesses autour de moi, se pavanent, roucoulant en extase devant le nouveau Marlon Brando...Pourtant mon pote m'assure qu'il y avait, tout au plus, que quelques chèvres et quelques poules qui me regardait passer avec un total désintéret !

Puis les sacro-saints quatorze ans arrivèrent. Pour cet anniversaire je me souviens que j'avais commandé chez le cycliste du coin un splendid bi-place en skaie rutilant. Alors là attention ça frimait dur devant les potes qui avait toujours la selle de papy. Certains étaient même toujours à vélo ! Il passaient leur bras droit dans notre bras gauche et tenant le guidon du demi-course avec le seul bras qui restait (le gauche! faut suivre là!), on les tractait comme ça, roulants en parallèle...Jusqu'à la gamelle !

Au début, 45 km/h ça décoiffait méchamant, surtout sur les petites routes de  campagne cahoteuses et pleine de surprises: Troupeau de vaches pas franchement décidées à dégager la piste, tracteur avec la herse derrière qui prend toute la route, ou bergers-allemands impatients de nous voir débouler à la sortie du virage (ça les distayait les pauvres bêtes, s'étaient rien foutus sous les crocs depuis le passage du facteur) et ou tout simplement aquaplanning sur une route minée de bouzes de vaches.

Et des fois tout ça en même temps ! Je me rappelle  qu'on voyait le clébard nous attendre, on oscillait à gauche, il se foutait à gauche, on repassait côté droit, il nous immitait, on tentait de funter un re-positionnement à gauche sans trop perdre de vitesse car fallait éviter les crocs, et là improvisation de dernière minute: un slalom au ras du molosse baveux en levant les guiboles bien hautes et gros coups de gaz avec la gueule de clebs au ras de la fesse...Ouf s'est bon j'le semme ! Mais merde un tracteur et j'suis toujours côté gauche, et merde les bouzes de vaches: évitement en "ice-skating", ou plutôt "bouze-skating", ouf ça passe de justesse , coeur à cent à l'heure et jambes flageolantes, à quinze à l'heure pour se remettre de ses émmotions!

 

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