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  • VI-Mais forcément, ça canassait pas assez vite !

    Déjà le bi-place c'était un début de préparation, la première customisation de la mob, et puis on se ventait de pouvoir trimballer confortablement les meufs pour les emballer...Même si c'était un peu dans nos rêves et que les seules créatures de rêve qu'on ait jamais trimballé étaient aussi crasseuses que nous, le jean plein de cambouis, le poil aux pattes et le testosteromètre bloqué en zone rouge. Bref, les potes qui avaient du s'arracher le coeur pour laisser leurs c..illes et leur meule faute d'avoir réussi à les réparer (ouah la honte, hé !), oubien saisie par la fourrière paternelle en fureur face aux compte rendu du dernier conseil de classe.

    Et puis y a eu nanard... Un pote de mon paternel, parigo, hyper bricoleur et surtout toujours gamin dans la caboche. Un grand ado de quarante piges quoi !

    Alors là ça rigolait plus en matière de transfo: on a vite appris à jouer de la lime avec lui :

    sur ma motobec, limage du piston, des transfers, pipe et même rabotage de la culasse...

    sur le 103 du pote, pareil mais vu qu'il était pourvu de clapets il a fallu les tordre pour qu'ils s'ouvrent plus grands.

    Bon au début c'était pas mirobolant, une pointe sur 500 mètres et ratatofpouet bougie perlée. Démontage, netoyage , 500 m et re ratatofpouet... Ben ouais on avait un peu baclé le nettoyage de la limaille alors forcément...

    Mais après plusieurs jours de captage des crasses par la bougies...Ouaaou ! Le pieds. Le moulin prenait les tours à l'infini ! Pas vraiment plus nerveux au démarrage mais alors une fois lancée. 90 au compteur du pote qui me suivait en bagnole. Et encore la pente était pas trop raide. J'aurais pu faire mieux en descendant la côte du salut...

    Quelques centaines de bornes plus loin, le 103 de mon pote a serré en pleine descente, gros burn de la rou arrière en dérapage, moi derrière à fond sur les freins, les pannards en patins frotteurs à donf pour pas lui rentrer dans le derch.

    Sensible ces mécaniques peugeot ! 

     
  • III-Et puis on s'est trouvé motorisés...

    A treize ans, mon père m'a filé une mob qui pourrissait dans une étable. Une magnifique motobécane orange avec les sacoches. Je me rappelle des premières pétarades et du nuage de fuméé bleu autour de moi (KOF! KOF!) lorsqu'on a enfin réussi à la faire partir.

     P'tain le pieds. Je roulais en pleins champs, admitant les petits carrés du pneu avant qui défilaient en tressautant sur les bosses. J'me croyais Steeve Mac Queen dans la Grande Evasion !

     J'imaginais toujours pleins de gonzesses autour de moi, se pavanent, roucoulant en extase devant le nouveau Marlon Brando...Pourtant mon pote m'assure qu'il y avait, tout au plus, que quelques chèvres et quelques poules qui me regardait passer avec un total désintéret !

    Puis les sacro-saints quatorze ans arrivèrent. Pour cet anniversaire je me souviens que j'avais commandé chez le cycliste du coin un splendid bi-place en skaie rutilant. Alors là attention ça frimait dur devant les potes qui avait toujours la selle de papy. Certains étaient même toujours à vélo ! Il passaient leur bras droit dans notre bras gauche et tenant le guidon du demi-course avec le seul bras qui restait (le gauche! faut suivre là!), on les tractait comme ça, roulants en parallèle...Jusqu'à la gamelle !

    Au début, 45 km/h ça décoiffait méchamant, surtout sur les petites routes de  campagne cahoteuses et pleine de surprises: Troupeau de vaches pas franchement décidées à dégager la piste, tracteur avec la herse derrière qui prend toute la route, ou bergers-allemands impatients de nous voir débouler à la sortie du virage (ça les distayait les pauvres bêtes, s'étaient rien foutus sous les crocs depuis le passage du facteur) et ou tout simplement aquaplanning sur une route minée de bouzes de vaches.

    Et des fois tout ça en même temps ! Je me rappelle  qu'on voyait le clébard nous attendre, on oscillait à gauche, il se foutait à gauche, on repassait côté droit, il nous immitait, on tentait de funter un re-positionnement à gauche sans trop perdre de vitesse car fallait éviter les crocs, et là improvisation de dernière minute: un slalom au ras du molosse baveux en levant les guiboles bien hautes et gros coups de gaz avec la gueule de clebs au ras de la fesse...Ouf s'est bon j'le semme ! Mais merde un tracteur et j'suis toujours côté gauche, et merde les bouzes de vaches: évitement en "ice-skating", ou plutôt "bouze-skating", ouf ça passe de justesse , coeur à cent à l'heure et jambes flageolantes, à quinze à l'heure pour se remettre de ses émmotions!